pour salvador allende qui s’est lâchement suicidé comme on disait alors,
pour son chili et l’argentine et les rumbas nicaragua,
pour l’île cubaine qui était belle quand les gamines de pas dix ans jouaient aux putes pour la mafia,
pour les émeraudes de colombie,
pour les indiens guatemala, du salavdor, du chiapas.
Pour les vietnamiennes même pas enceintes qui avortaient sous le napalm ou s’enivraient d’agents oranges,
pour les afghanes d’avant les nippes de la burkah de cia,
pour les petites de chez nike qui cousent des ailes aux sprinters fous du cent mètres plat,
pour le sous-sol du katanga et les "sous-êtres" du rwanda,
pour nagasaki et pour hiroshima,
pour la palestine qui n’existera pas,
pour tous les assassins forcément black dans les couloirs de la mort,
pour les cinquante millions de pauvres qui crèvent entre new-york et puis l.a.,
pour les absents passés, présents et à venir et qui se chiffreront avec bien plus que quatre zéros,
pour les pantins bas bush chaussés de bottes non de babouches,
pour les boucliers du ciel qui ont oublié le simple vol des pigeons messagers,
pour les vingt ou trente mille victimes aussi, esclaves encravatés au-delà de wall street,
pour cette morgue qui ne peut que conduire aux morgues,
pour le silence des oiseaux au large de long island,
pour le combat du bien avec le bien et non contre le mal,
pour tout cela et plus encore, se retenir de dire
"oh, lord, don’t bless america" . . .