Tri-palium* forum.
X- Travail... A la chaîne. Hi-fi stéréo dans les oreilles (Brigitte Fontaine, Comme à la radio).
Travail... Préparatifs en vue de la genèse, expulsions mise au monde, donc, de quelques mots - sur le TRAVAIL-. Un forum, -trop à l’aise- comme à la radio.
Y- Forum sur le travail... Mais qu’est-ce qu’on en attend ? Est-ce qu’on en attend ? Et aura-t-on encore le temps ?
Z- Du temps... Envie de vagabonder d’une réplique à l’autre, paresser ou peut-être faire semblant de paresser en participant à une réflexion sur le droit au travail.
X- ...Et aussi le droit à la paresse... La part de soi, de toi, de moi. Une part en reste. La part de chacun. Loterie. La part de chacun, la participation de chacun. Au travail. La part gratuite de la paresse. Pour tout un chacun.
Mais qu’est-ce qu’on disait juste avant ?
Y- Le temps.
X- Ouais ! Le temps. Temps de travail ( et pas tant de travail). Un air dans le temps. Un ton dans le vent.
PLUS OU MOINS -de temps ?
PLUS OU MOINS -d’argent ?
PLUS OU MOINS -de gens ?
T0US les gens ?
Y- Putain ! Tout est à faire, si ce n’est faire de l’argent, si ce n’est ne rien faire.
Putain ! Pourquoi l’humanité a-t-elle mêlé d’une façon inextricable l’argent à toute activité ? Demandons encore une fois l’abolition du salariat, sans dictature et sans prolétariat.
Z- Le sujet est sérieux. Et voilà que mes envies de paresse induisent un travail. C’est que dans notre société ocdidentale, revendiquer le droit à la paresse demande paradoxalement un travail quotidien.
X- Le travail c’est la santé, mon oeil ! Jusqu’au 16 siècle. travailler signale "tourmenter", "torturer" ...
Le travail comme PRODUCTION -ou plutτt comme SURPRODUCTION engendre l’ère des SURHOMMES. Travailleurs Duracell.
sueur Alcaline...
HOMMES-MACHINES et bientôt MACHINES-HOMMES.
Que fera-t-on de la carence travail ? A coup sϋr pas une saine paresse ni un art sauf.
Une addiction certaine.
Consommer du travail.
C’est qu’ça coûte, à un homme, de trouver son lot de labeur quotidien... Alors on s’y accroche ! Et, pour un patron mieux vaut cinq employés plein-régime (donc pleine assuétude) que dix demi-portions. Logique, la surproduction/addiction.
Y- Travailler pour TOUS et non pour quelqu’un. Choisir ses loisirs plutôt que les subir.
Z-Paresse-travail...
Bannir ces mots. En inventer d’autres qui n’aient pas les défauts de leurs prédécesseurs.
Faire un amalgame ? Un monde où paresse et travail seraient réconciliés.
X- Inventer d’autres mots ? Soit.
Mais surtout, inventer d’autres gestes, d’autres actes, d’autres consciences. Poser ces actes. Un monde où l’on apprendrait en même temps à rédiger un curriculum vitae et une lettre de démission. Que la dé-mission soit une mission nouvelle... La part de décision. La paresse n ’a rien à voir là-dedans. Apprendre le refus.
Apprendre le changement.
Sonder les potentiels, en marge des carrières acariâtres.
Y- Pressés ou dépressifs, tels sont les travailleurs, avec ou sans emploi... En profondeur, qu’il faut repenser l’organisation des activités humaines. Un système complètement déséquilibré où une partie de la population vit aliénée par un travail tandis qu’une autre est aliénée à l’inaction. Certains, seulement, vivent du travail de toute une vie, ou toute leur vie du travail des autres. Le salarié a peur du chômage, le chômeur a peur du travail.
X- Les gens sont-ils prêts à renoncer à leur Super Caddie du samedi -CORA, carrefour des classes, carrefour des races- ? Il paraît qu’aux U.S.A., certains ont eu leur O.D. de camelotes et choisissent délibérément de moins travailler, moins consommer... Les marchandises se multiplient... Innovation vitesse v’. Et tout le monde bave. Le "lèche-vitrines", ils appellent ça !
Qui est prêt à renoncer à la frénésie consumériste compensatoire, réelle ou fantasmée ? N’est-ce pas là une question corollaire à celle de la répartition du temps de travail ? TRAVAIL QUE VAILLE ! Vaillants travailleurs veillant au grain des Veilleurs Multinationaux Permanents de la grande misère humaine.
Y- Produire moins pour CREER PLUS. Que le travail serve la grande entreprise humaine et non plus les petites, moyennes et très grosses entreprises.