intersiderale - διαστρική

droit àla paresse versus droit au travail

REGIME GLOBALITAIRE ET TRAVAIL PRECAIRE [pages 26-27]

en quoi les travailleurs galactiks (mutants, droïdes & autres blob’s) seraient-ils paresseux ?

mercredi 1er janvier 1997, par intersiderale

Sous un lifting médiatique permanent, la démocratie entame un long déclin. A cette organisation bourgeoise de la chose publique se substitue un nouveau type de totalitarisme, lesté de ses motivations politiques et résolument désincarné : le régime globalitaire.

Le propre d’un pouvoir totalitaire était de subordonner les droits de la personne àla raison d’Etat, et de diriger la totalité des activités de la société dominée. Tandis que, reposant sur les dogmes de la pensée unique et de la globalisation (mondialisation des rapports économiques et concentration du Kapital), le régime globalitaire subordonne les droits sociaux du citoyen àla raison compétitive et abandonne aux marchés financiers la direction totale de la société dominée.

Ayant soldé les entreprises publiques au secteur privé [1], l’Etat ne dispose plus des moyens nécessaires, ni pour freiner les immenses flux de capitaux, ni pour contrer l’action des marchés financiers contre l’intérêt des citoyens. (Le volume de l’économie financière est cinquante fois supérieur àcelui de l’économie réelle, soit la production et l’échange de biens et services concrets).

En outre, non seulement l’Etat perd sa fonction d’employeur et sa mission de régulateur des salaires, mais encore, et surtout, il perd le pouvoir, voire la légitimité de dire le droit et l’éthique. Cette régression du rôle dirigeant de l’Etat transforme radicalement le monde du travail. Tout en cessant de protéger les travailleurs et de soutenir les syndicats, l’Etat ne se gêne pas pour les réprimer de plus en plus brutalement.

Jadis, on croyait encore àune amélioration constante des conditions de vie, àun avenir moins sombre. Disparue, l’utopie laisse la place. àtoutes les déréglementations, de sorte que le coà»t du travail est continuellement revu àla baisse.

Impliquée par des impératifs ultralibéraux, la précarisation du travailleur se normalise.

Ainsi, le spectacle de la misère sert de référence pour justifier réductions et suppressions des privilèges de l’ "aristocratie" ouvrière. Et, le salarié d’entreprise, loin d’être le modèle dominant de la société capitaliste, fait figure d’exception, localisée et provisoire (comme la social-démocratie), dans un système qui partout et toujours a privilégié les formes les plus brutales d’exploitation de la force de travail [2].

Ce phénomène brise la cohésion sociale en excacerbant les inégalités. Dès lors, l’obligation de révolte, le droit àl’émeute redeviennent des impératifs politiques pour refuser un régime globalitaire inacceptable.

YA BASTA !

Il est temps de réclamer la redéfinition du contrat social àl’échelle planétaire. Sans la mise en oeuvre habile d’un projet de société mondiale fondé sur la redistribution du travail et des responsabilités politiques, actuellement confisquées par la particratie au service de la finance, la menace insidieuse d’aujourd’hui risque d’être la catastrophe de demain.

"Monter àl’assaut de la morale et des théories sociales du (...) Il est temps de réclamer la redéfinition du capitalisme. Démolir dans les têtes de la classe appelée àl’action les préjugés semés par l’idéologie dominante. Proclamer àla face de tous les cafards de droite que la Terre cessera d ’être la vallée de larmes des travailleurs que dans la société de l’avenir, que nous fonderons si possible pacifiquement, sinon violemment, l ’être se substituera àl’avoir." (P. Lafargue)

Notes

[1] Les 200 premières économies du monde ne sont pas des Etats mais des multinationales.

Celles-ci représentent 1/4 du Kapital mondial alors qu’elles emploient moins de 20 millions de salariés, c’est-à-dire 0,75 % de la main d’oeuvre planétaire.

[2] Travail et régime pênitentiaire vont main dans la main, ils ont la même généalogie. L’origine du second se trouve dans la nécessité de produire une main-d’oeuvre adaptée àla demande de l’industrie mécanisée.

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