C’est une centrale tentaculaire, presque organique, qui se forme et se reforme au gré des luttes. Dans un schéma complexe parce que vivant, parce qu’animé par la volonté de rassembler la diversité dans des situations historiques et précises. Une centrale organisée autour de conflits et de revendications allant au-delà des corporations. Une centrale pour la création de nouveaux droits, où l’on pourrait s’affilier, que l’on soit salarié ou indépendant, intérim ou indéterminé, matériel ou immatériel, flexible ou solide, métallo ou plastic.
Une centrale qui serait un laboratoire de recherche sur un nouveau bien-être pour le monde du travail en général. Un laboratoire qui lutterait contre toutes les formes de précarités, économique, sociale ou culturelle. Ce n’est pas une étude de marché, c’est un désir imagé. Le plan d’une fondation abstraite. Pour des coopératives du bien-être et des services qui vont avec. Une usine à fabriquer du lien social. Le fruit d’une collaboration entre les différents mondes du travail. Comparer les attentes de chacun. Qu’est-ce qu’une technicienne de surface a à apprendre à un artiste de rue. Qu’est-ce qu’un métallo a à apprendre à un plasticien...
Une centrale construite sur la solidarité, sur des dénominateurs communs à toutes les autres centrales. Une centrale qui lutterait pour la défense, non pas de l’emploi, mais du travail. Pour la consolidation du lien social, plutôt que salarial ou sectoriel. Non pas la centrale des centrales, mais la centrale dans les centrales. Parce que l’une n’empêche pas l’autre, n’annule pas l’autre.
Un terrain de combat et de revendication plus large qui ne se substituerait pas aux revendications sectorielles, et qui viserait à terme, à trouver des bases de luttes communes (suivez mon regard).
Il s’agit de faire sauter la fausse dichotomie entre le concept « d’emploi à durée indéterminée  » et « emploi flexible  ». La raison salariale et la sécurité de l’emploi trouvent leur sens dans la « récupération  » partielle de la richesse produite, volée par le Capital, bla bla bla... Il en va de même pour les autres branches sectorielles minoritaires. Même si les revendications ne seront pas les mêmes, les mondes du travail - les multitudes -, aspirent au bien-être. C’est le rôle d’un syndicat de gauche, du moins en 2012, de répondre aux attentes de toutes les couches des masses laborieuses.