22 Octobre 2002, Ougrée
Alors, elle est où l’Insécurité ?
En fait, c’est la précarité qui vous fait flipper, dans vos déserts dorés, émotions et visages masqués.
Nous avançons à reculons. Nous cherchons l’avenir à tâtons, mus par notre originale et irrépressible aspiration à vivre. Nous n’avons que faire de déposer en cortège nos lamentations devant la Grande Muraille de l’Argent Mort. Nous voulons seulement imposer le droit universel à la vie, afin que nul désormais n’ose s’adresser à nous dans la langue de l’économie parasitaire, de la contrainte, de l’interdit, du mépris et de l’humiliation. Nous n’avons que faire de vos scénarios qui nous réservent de petits rôles de figurants intermittents. Nous voulons simplement le droit d’écrire l’histoire dont nous serions les protagonistes à temps plein.
Assez. En voilà assez !
Nous n’avons que faire de votre flexibilité. De vos flux tendus d’inhumanité.
ISO 9002 de mes deux !
Et tous vos discours pompeux.
Mes collègues ne sont pas mes clients ! Ce sont mes frères ou mes parents. Et nous ne sommes pas marchands.
ça ne marche plus vos mirages économiques, vos miracles techno-scientifiques.
Transgenèse de l’aliénation. New look de la domination. Monstres-Machines à exclusion. Parasites en mutation. Biotechnologies de l’exploitation...
Licences sur les vivants pour marchands de valeurs, négociants de bonheurs... Oiseaux de malheur.
Vous nous bassinez avec vos films d’horreurs. Pleurs et paniques à la télé. Foyers cadenassés dans la nuit blanche hyperfliquée.
Créateurs de notre vivant, sans l’angoisse d’être privés de moyens de subsistance, de révoquer la dépendance d’un pouvoir qui opprime sous couvert de protéger.
S’il est vrai qu’on ne travaille jamais qu’à se détruire, il n’y a en revanche de plénitude que dans la création de formes vivantes, de moments de vie, de situations où se construisent les destinées.
ISO 9002 de mes deux !