Le fascisme désigne une mentalité/doctrine ayant ses racines dans, un ordre social pré-moderne. Il exprime sa haine de l’autre dans un régionalisme raciste et eurocentré réclamant un retour au droit du sang et à la préférence nationale
Toutefois, si le mot « fasciste  » évoque une structure d’organisation par laquelle une société contrôle ses individus, il s’applique autant à des réflexes, à des comportements, à des attitudes quotidiennes qu’à un système de pensée. En découle un paradoxe : comment peut-on dire d’une société démocratique qu’elle génère des processus fascistes ? D’autant plus qu’elle est née du refus de cet ordre social pré-moderne (Ancien Régime).
Si l’affirmation des droits et des libertés individuels, garantis par la démocratie parlementaire et ses institutions ouvrent l’histoire à la modernité, dont le libéralisme assure le développement ; elle ne résout pas les inégalités sociales. Au contraire, le Kapitalisme les génère.
D’où l’apparition de la conscience de classe, puis de la lutte via le syndicalisme. Ainsi, le fascisme peut être compris comme une forme de réaction de la bourgeoisie pour combattre la classe ouvrière lorsque les moyens légaux de l’Etat sont épuisés. Il serait la dictature directe d’une partie de la bourgeoisie, masquée par l’idée nationale et par une phraséologie populiste, destinée à obtenir le ralliement des masses et assurant par le corporatisme et la répression, le maintien de l’ordre social . En ce sens, la fascisation de l’Etat libéral.
L’idéologie fasciste sacralise la valeur nationale (unité et cohésion, grandeur et puissance) et préconise un Etat fort dont la volonté manifeste est celle d’un ordre social intégrant à nouveau les individus dans la collectivité, mettant fin à l’aliénation du prolétariat et se réclamant à cet effet du socialisme révolutionnaire européen du 19ème siècle. Le tout dans un culte du « Chef de la communauté  » ayant pour mis sion historique de guider la Nation dans son destin dominateur.
Si le fascisme est (mais il n’est pas que cela) un produit de la crise kapitaliste, il n’est pas souhaité de toute pièce par la bourgeoise. Toutefois, dans une situation révolutionnaire, une partie du Kapital se sentant menacé, espère qu’un régime fasciste amènera l’ordre et la sécurité et lui apportera son soutien. Dès lors, le fascisme s’adapte aux intérêts de la classe dominante et préserve au kapital son autonomie. Aux prétentions antikapitalistes de l’idéologie fasciste s’oppose cet accommodement relativement aisé du Kapital.
L’histoire ne nous permet pas d’autre conclusion.