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du conditionnement comme besoin
Le temps d’un spectacle nous aurait-il rendu aveugle d’un insensible insensé.
"Habitués que nous sommes, par des préjugés héréditaires, une éducation et une instruction absolument fausses, à ne voir partout que gouvernement, législation et magistrature, nous en arrivons à croire que les hommes s’entre-déchireraient comme des fauves le jour où le policier ne tiendrait pas l’œil ouvert sur nous, que ce serait le chaos si l’autorité sombrait dans quelque cataclysme. Et nous passons, sans nous en apercevoir, à côté de mille et mille groupements humains qui se font librement, sans aucune intervention de la loi, et qui parviennent à réaliser des choses infiniment supérieures à celles qui s’accomplissent sous la tutelle gouvernementale" (Kropotkine 1888).
La société du connu étant normes, elle entretient la peur du lendemain, la peur du changement et les justifications permanentes de nos sacrifices perpétuels.
Les théories de l’organisation collective révolutionnaires appartiennent au passé, appartiennent à cet État de faits historiques.
Nos révolutions internes sont les sources intarissables du changement perpétuel. Notre révolution externe est son préalable, son prolongement et son complément. Par nos volontés de vie et de vivre, nos désirs supplantent cette volonté facile et docile qui est de subir nos besoins.
"La volonté de vivre a été le corps vivant et inaltérable de révolutions si bien décharnées et décervelées que nous n’en gardons plus en mémoire que le cadavre. Rien ne pourra nous suffire désormais qu’une révolution de la vie quotidienne où seul ce qui change selon nos désirs change le monde" (Vaneigem 1996).
Le refus des humains du système inhumain de l’avoir se dresse pour entrer sans refus dans la société des êtres.
"C’est possible, en considérant l’inertie des masses, que le monde entier puisse en un temps venir à être dominé par un groupe d’oligarchies industrielles, ou par une grande oligarchie, mais ce n’est pas probable. Que des sporadiques oligarchies puissent prospérer pour une période définie de temps est fortement probable ; qu’ils puissent continuer à faire de la sorte est hautement improbable. La procession des âges a marqué non seulement l’éveil de l’homme, mais l’éveil de l’homme commun" (London 1899).
Cette réalité est la nôtre.
Dès lors, humain commun, tu sais ce qu’il te reste à faire. Tu as 100 ans à rattraper et as à arrêter l’attraction de ton inertie.
Il est encore à se convaincre que politique rime plus avec musique et poésie qu’avec élections et parlement. Une danse de ville exprime plus de vies qu’un quelconque discours emplit de sommeil et de bâillements tenus dans un parlement hypocrite. Et de se demander pourquoi ? L’auriez-vous trouvé ? Au parlement, la volonté et l’expression d’une vie se contemplent et s’ignorent là où aucune décision de vie ne se prend. A moins que nos parlementaires, pris d’un élan de désir commun révolutionnaire, apprennent à danser la vie ! Espoir vain. Le sérieux d’une telle institution n’envie que l’ennui qu’il génère et l’illusion qu’il perpétue.
"Pour la première fois dans l’Histoire se fonde une véritable internationale du genre humain. Elle s’édifie à l’instigation de la femme, sous la force irrésistible de son affranchissement. Aucun décret ni statuts ne la régissent. Il lui suffit de cette volonté de vivre individuelle et collective qui du Chiapas à l’Oural invente une humanité dont le vieux monde usurpait le nom pour en nier la qualité" (Vaneigem 1996).
Les chances ou opportunités, présentes ou passées, de vivre ou d’avoir vécu des événements et phénomènes de vies doivent cesser d’être la clause de nos sacrifices dans l’enfermement du refus de la vie de l’illusoire. Elles nous targuent d’être la conséquence désirée qui nous donne la force de changer nos vies et le monde.
Nos moyens vont de la subversion, en d’autres mots le partage de la connaissance et de la vie, à la fusion de nos actions individuelles, participation collective au mouvement révolutionnaire présent, à la diversité de nos unités. Nous avons à changer le moteur d’un cadavre.
« Je vous appelle à faire entendre votre voix  » (D’Orazio 1997)