Quatre jours aprĂšs les incidents, tout se passe comme si les autoritĂ©s luxembourgeoises cherchaient Ă cacher, dans l’ombre des congĂ©s de PĂąques, la dynamique des fait survenus dans les rues de leur capitale lors de la manifestation des mĂ©tallurgistes liĂ©geois de ce jeudi 17 avril 2003. Les Ă©vĂ©nenements survenus mĂ©riteraient pourtant d’ĂȘtre arrosĂ©s de lumiĂšre - pour nous changer un peu des auto-pompes.
On tire Ă balles en caoutchouc - sans sommation et Ă froid -, on effectue des charges de blindĂ©s (BELGES) au risque de piĂ©tiner les corps, on traĂźne sur plusieurs mĂȘtres -et avec l’aide d’un des ces fameux blindĂ©s BELGES, une camionnette de la FGTB alors que son chauffeur est toujours au volant, on arrĂȘte arbitrairement et violemment des gens jusque dans les cafĂ©s. Et on part en congĂ©, sans fournir aucune explication !
Il n’en faudrait pas d’avantage pour s’inquiĂ©ter et pour exiger des autoritĂ©s luxembourgeoises qu’elles s’expliquent sur cette mĂ©diocre mise en scĂšne orchestrĂ©e par un commandement policier qu’on nous dit inexpĂ©rimentĂ©. Il n’en faudrait pas d’avantage, mais il y a hĂ©las plus grave encore !
Le jour mĂȘme de ce drame, deux jeunes manifestants ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s Ă la prison de Schrassig, alors qu’une vingtaines d’autres, embarquĂ©s dans des conditions similaires, Ă©taient logiquement relĂąchĂ©s. Ces deux jeunes militants sont passĂ©s vendredi matin devant le juge d’instruction qui a confirmĂ© leur dĂ©tention pour complĂ©ment d’enquĂȘte, c’est Ă dire qu’ils resteraient privĂ©s de libertĂ© au moins jusqu’au mardi 22 avril. Le bruit court cependant qu’ils pourraient ĂȘtre maintenus en dĂ©tention jusqu’Ă ce que la manifestation du 25 avril soit passĂ©e... C’est lĂ une attitude inacceptable de la part de la justice grand-ducale. C’est Ă une vĂ©ritable prise d’otages sociale qu’on assiste ! Soit les deux manifestants ont commis des actes dĂ©lictueux et il y a une procĂ©dure lĂ©gale Ă respecter, soit ils sont purement et simplement des dĂ©tenus politiques, pris au coeur d’un chantage social. En tout cas les provocations continuent et ce climat malsain risque d’Ă©chauffer encore les esprits pour la manifestation europĂ©enne de ce vendredi.
Il nous semble Ă©vident que leur maintien en dĂ©tention s’inscrit dans un contexte gĂ©nĂ©ral de criminalisation des mouvements sociaux de contestation et de fichage systĂ©matique.
Autre chose : l’un des deux manifestants n’est pas mĂ©tallo, d’accord ; mais en tant que sans-emploi et liĂ©geois d’adoption, il Ă©tait parfaitement Ă sa place aux cĂŽtĂ©s des travailleurs d’Arcelor ! Celui-ci est un militant actif, pas quelqu’un qui Ă©tait lĂ pour se dĂ©fouler, comme le prĂ©tendraient certains. Il est engagĂ© de longue date dans les milieux associatifs et militants. L’image qu’il nous a toujours donnĂ© est celle d’un citoyen engagĂ© au quotidien dans un travail social et politique de rĂ©flexion, de recherche et d1action non-violente.
C’est pourquoi nous rĂ©clamons sa libĂ©ration immĂ©diate et inconditionnelle ainsi que celle du travailleur de Kessales.