PV réunion groupe de travail « Qu’est-ce qu’un centre social ?  » - Cyber-Mandaï(e)s - 3 juin 2003
POUR RAPPEL AG DES CM LE 10 JUIN A 19H30 AU CPCR 11 JONRUELLE
Deux propositions concrètes sont d’abord mises en discussion :
Thierry propose la mise en place d’un groupe de travail qui bosserait sur l’organisation durant le mois de septembre d’un week-end de rencontre avec des gens qui vivent ou ont vécu concrètement des expériences de centre social ( Eurodusnie, à Eisden (Holl.) ; Centres sociaux du Nord de l’Italie ; centre social de la Porte de Halles et de la rue de la Victoire à Bruxelles ; Laboratorio de Madrid ;…) : comment se sont-ils organisés ? comment se vivent (ou se vivaient) les rapports entre « habitants  », « organisations politiques et culturelles  » et « activités ouvertes aux publics ? Quelles furent les difficultés, les impasses ( A Bruxelles, le centre social s’est auto-dissout !), les tentatives de réponses ou de solutions ?…. (cette liste de questions à se/leur poser est à affiner et à compléter) .
Vince et Dom font part de leur désir de voir les CM s’adjoindre à une partie de la Factory pour ré-ouvrir un lieu après leur départ de la rue St Léonard ; celui-ci aurait lieu soit mi-juillet (date prévue « judiciairement  »), soit fin juin (ce départ « anticipé  » semblerait permettre d’éviter le paiement des frais de justice) ; a priori, dans les deux cas, le délai paraît court et une ouverture soutenue, en plein juillet, paraît aléatoire because nombreux absents à Liège en cette période de vacances ; est-il envisageable d’ouvrir « discrètement  » un squatt en juillet, qui muterait en centre social, ouvert « en grande pompe  » en septembre ? Cela paraît risqué…En toute hypothèse (comme Georges aime à le dire), une ouverture en septembre semble plus raisonnable : plus de gens présents pour s’impliquer et soutenir, plus de temps pour bien préparer le coup entre les différents porteurs du projet, possibilité de coupler la proposition ci-dessus avec l’ouverture du lieu,…etc…Mais problème de logement alors durant deux mois pour les occupants de la Factory : quelles solutions ? A rediscuter.
Ensuite, une discussion un peu à bâtons rompus est revenue sur l’expérience de la Place Hocheporte permettant l’énoncé de quelques prises de positions et surtout de questions à approfondir.
Un centre social n’est pas un lieu d’accueil de sans-abris ; même s’il semblerait intéressant, voire souhaitable, qu’un centre social puisse être un lieu d’expérimentation dans ce domaine, concrète et alternative à la manière dont est actuellement traitée cette question par les associations et structures publiques sensées s’en occuper (abris de nuits par exemple), personne ne se sent vocation et capacités à prendre cet épineux problème en charge ; cela demandera donc clarté et vigilance par rapport à des demandes d’hébergement de ce type ; par contre, il semblerait utile de travailler et de poser le problème politiquement, en s’appuyant sur les sollicitations qui nous seraient formulées, et de pouvoir aiguiller les gens vers des services ad hoc « pas trop cons  » ; il semble par ailleurs utile qu’existent dans le centre social des possibilités de logement pour les porteurs du projet et pour assurer une « conciergerie  » (Eric tient beaucoup à cette question), ainsi qu’un sleeping pouvant accueillir des invités, des artistes programmés en soirée, des personnes actives « qui terminent tard  », des proches « de confiance  »,…etc…
un centre social est un lieu d’expérimentation alternative et autonome (le plus autonome possible en tout cas) ; envisager de le faire subventionner et fonctionner avec des emplois nous paraît unanimement peu souhaitable : cela nous mettrait dans un fonctionnement assez classique qui est celui de la plupart des organisations politiques et des espaces culturels existant (genre CP-CR, Carlo ou La Zone), d’où rendrait « notre  » lieu peu expérimental ; il nous obligerait à monter un projet béton, très structuré et « anticipé  » (préalablement défini) sur le plan de la gestion et de la programmation, laissant donc peu (ou moins) de place à l’expérimentation, au tâtonnement, à l’erreur, à l’imprévu, aux mutations régulières,… ; il nous obligerait à penser déjà les rôles, missions et système d’évaluation et de contrôle des « permanents  » (salariés) ainsi que la nature de leurs relations avec les bénévoles (questions pas simples à la lumière de certaines expériences associatives actuelles) et il nous obligerait plus que probablement à nous mettre en ASBL (ce qui n’est pas nécessairement une bonne solution quand on se propose de faire de la désobéissance civile et sociale) ; enfin, cela restreindrait, peu ou prou, notre liberté d’action ( contrôle potentiel par les organismes subsidiants) et pourrait rapidement nous amener à nous mettre en dépendance des subventions pour assurer notre fonctionnement financier ; en toute hypothèse à nouveau, dirait Georges, la question paraît pour le moins prématurée.
Il semblerait également utile de définir les axes prioritaires du centre social non tant à partir de nos désirs « personnels  » (même s’ils sont collectifs) qu’à partir d’une analyse du territoire liégeois, et donc de penser ces axes à partir des complémentarités à apporter à ce qui existe déjà ( à quoi sert de faire doublon avec des choses que d’autres tentent de développer ; ne vaut-il pas mieux les soutenir par des collaborations ?) et des manques constatables sur le terrain ; dans le premier cas, sont cités à titre d’exemple une radio (réellement) libre et co-produite, la bibliothèque nomade, des dynamiques et des espaces de co-formation politique, à la fois théorique et concrète, des dynamiques volontaristes d’échanges de savoirs pratiques,…etc… ; dans le deuxième cas, on pense à des espaces d’accueil (en « résidence  ») de groupes artistiques « alternatifs  », « novateurs  », « minoritaires  », notamment dans le domaine du théâtre ou des arts plastiques.
Pour le reste, la réunion a surtout porté sur l’énoncé des nombreux points à creuser préalablement à toute ouverture d’un lieu : quels seront les critères et les modalités de décision pour l’accueil de groupes et de propositions d’activité ? Faut-il travailler et comment les transversalités entre les groupes actifs dans le lieu ? Comment concilier ouverture et cohérence ? Quels liens entre « les habitants  » (et les espaces d’habitation), les « occupants  » (et leurs espaces collectifs) et les organisateurs d’activités publiques (et donc les espaces ouverts aux publics) ? Quelles répartitions des tâches de gestion et d’entretien, avec quelles exigences (par rapport aux « habitants  », aux « occupants  », permanents ou occasionnels, aux « organisateurs  » ponctuels d’activités publiques) ? Quelles structures et modes de décisions et de consultations ?…etc…
Pour avancer sur toutes ces questions, ne faudrait-il pas rapidement constituer un groupe porteur, composé de gens réellement décidés à porter ce projet au quotidien, ou à s’y investir en tout cas fortement ? Ne serait-ce pas en priorité à eux de proposer un projet qu’il soumettrait à l’approbation ( ou du moins au soutien) de l’ensemble des cyber-mandaï(e)s, quitte à ce que tous leur renvoient des réflexions et que certains leur proposent des micro-projets qu’ils aimeraient prendre en charge dans le cadre de cette expérience ????
PV subjectif de Thierry, fait ce 4 juin à 13h.