intersiderale - διαστρική

Joseph Déjacque

[Paris 27/12/1821-Paris 1864]

jeudi 18 septembre 2003, par stalinopAnk

Filles du droit, sylphides de mes songes
Egalité ! Liberté ! mes amours !
Ne serez-vous toujours que des mensonges !
Fraternité ! nous fuiras-tu toujours !
Non, n’est-ce pas ? mes déesses chéries ;
Le jour approche où l’idéalité
Au vieux cadran de la réalité
Aura marqué l’heure des utopies !

(Extrait des "Lazaréennes", 1851)

  • Du Pain et du Travail et La Misère, [Paris 1847] poésies sociales
    « Haine àvingt ans qui vous saisit au cœur,
    La haine de ce monde en proie àl’égoïsme,
    Où le riche s’endort dans son lâche optimisme
    En niant le malheur.  »
    « Le peuple est las de vivre ainsi qu’un vil bétail
    Il ne veut plus porter le collier du salaire.
    Maître, si vous voulez museler sa colère,
    Fécondez le travail !
    Sinon vous n’obtiendrez que désordre et furie.
    Vous ressusciterez la vieille Jacquerie.  »
  • [Paris 31 mai 1848]
    « En face de vos calomnies, comme en face de vos janissaires, dans la presse comme dans la rue, vous nous trouverez toujours ànotre poste de démocrates, la plume ou le fusil au poing  »
  • Les Lazaréennes, fables et poésies sociales [aoà»t 1851]
  • deux notes sur La question révolutionnaire [New York juin 1854], Extrait de A bas les chefs ! (1971)
    « Pauvres porte-cocardes ! qui vous croyez sérieux parce que vous ne vous mirez que dans l’oeil des niais, comptez-vous donc que le peuple sera toujours assez bonasse pour prendre les marionnettes pour des hommes, et ne pas s’apercevoir, àla grosseur des ficelles, que ce n’est ni la cervelle, ni le cœur qui les font agir ? »
  • La question révolutionnaire [New York juillet 1854]
    « Puissent-elles, ces pages - grêlons jetés dans l’espace -, aider àamonceler dans vos consciences les notions du droit ; faire tressaillir, en vos cerveaux, et en vos cœurs, la vibration des colères sociales ; hâter l’heure où vos masses énergiques, soulevant la logique ou le glaive révolutionnaire, se précipiteront comme une avalanche sur cette société exubérante de privilège et d’exploitation. »
  • De l’être-humain mâle et femelle, Lettre àP.J. Proudhon [La Nouvelle-Orléans mai 1857]
  • L’Humanisphère [La Nouvelle-Orléans 1857]
    « globes circulant librement dans l’éther, attirés tendrement par ceux-ci, repoussés doucement par ceux-là, n’obéissant tous qu’àleur passion et trouvant dans leur passion la loi de leur mobile et perpétuelle harmonie ».
    « Toutes les individualités ont une valeur nécessaire àl’harmonie collective. Les passions sont les instruments de ce vivant concept qui a pour archet la fibre des attractions. »
    « De même que les globes circulent anarchiquement dans l’universalité, de même que les hommes doivent circuler anarchiquement dans l’humanité, sous la seule impulsion des sympathies et des antipathies, des attractions et des répulsions. »
  • Les Lazaréennes [La Nouvelle-Orléans 1857] seconde édition considérablement augmentée
  • Le Libertaire, Journal du Mouvement Social [New York 9 juin 1858-4 février 1861]
    « L’hiver approche, voici le moment de la chute des feuilles et de l’agonie des poitrines oppressées. Le Libertaire et son rédacteur seront-ils assez robustes pour braver l’intempérie des hommes et des choses ? [...] Il fallait de l’argent pour ce numéro. Les quelques piastres que l’ouvrier a gagnées àla fatigue de son corps, et dont il compter s’acheter des habits d’hiver, eh bien ! àdéfaut d’autres munitions, àdéfaut d’abonnements ou de souscriptions, le rédacteur en fait, une fois de plus, de la mitraille »
      La théorie des Extrêmes, note à« L’Humanisphère"
      La théorie de la législation directe
      Guerre civile
      Meurtre pour Meurtre
      La Question américaine
    « Ainsi, le Barbe-Bleue impérial touche aux moments suprêmes.
    Ânes, mes bourgeois, ne voyez-vous rien venir ? Vous ne voyez que la dictature ou les d’Orléans ? Eh bien ! moi, je vois deux cavaliers qui s’avancent, le Génie de l’Avenir et la Némésis de la Misère et, plus loin, la Révolution sociale qui flamboie et l’arbre de la liberté qui verdoie. »
    « Le mouvement dans l’infini c’est le progrès infini. Dès lors le monde ne peut plus être une dualité, esprit et matière, corps et âme, c’est-à-dire une chose mue et une chose immuable, ce qui implique contradiction, - le mouvement excluant l’immuabilité et l’immuabilité excluant le mouvement, - mais, bien au contraire, une unité infinie de substance toujours mue et toujours muable, ce qui implique perfectibilisation. C’est par le mouvement éternel et infini que la substance infinie et éternelle se transforme incessamment et universellement. (...) Le mouvement n’est pas en dehors de la substance ; il lui est identique ; il n’y a pas de mouvement sans substance. Ce que l’on nomme matière, c’est de l’esprit brut ; ce que l’on nomme esprit, c’est de la matière travaillée. »
    « La République comme la voulaient nos pères, on n’en veut plus, mais plus du tout. En prendra-t-elle son parti ? Abdiquera-t-elle devant l’opinion révolutionnaire ? Il n’y a pas ày songer. Dans pareille république elle a sa spécialité, et, comme les coutumiers de la présidence, elle tient àsa fonction. La République comme la voulaient nos pères ! point n’est besoin de la réclamer ; elle existe, ô politiques ! vous l’avez, moins le nom. Au lieu du sobriquet de Badinguet, il n’y a qu’àdonner àBonaparte celui de Robes-pierre, àintituler le Conseil des ministres, Comité de salut public ; et, àl’aide de cette petite convention, vous pourrez vous croire en pleine République, (...) La difficulté c’est que le grand nombre ne veut plus être exploité, et qu’ils le savent. Voilàpourquoi la République comme la voulaient nos pères est impossible aujourd’hui, pourquoi elle est une utopie àrebrousse-poil ; pourquoi il n’y a de possible que l’impérialisme qui finit, et le socialisme qui commence.
    Faut de la république, mais la faut sociale. Et la république sociale c’est le coup de grâce àl’Autorité, c’est le coup d’archet de l’Anarchie.
    A les voir tous ces vétérans du Passé, ces invalides de nos jours, au souvenir de l’AUTRE, se boutonner dans leur uniforme d’un autre temps, et répéter ce glorieux refrain : "Ah ! qu’on est fier d’être révolutionnaire, quand on contemple... la république comme la voulaient nos pères !" A mon tour de m’écrier : "Mais d’où sortent-ils donc, ceux-là ? mais que veulent-ils donc, ceux-là ?"
    - Pauvres Vieux de la VIELLE ! ! ! »

    "Le disciple qui trahit Jésus n’est pas son disciple, il est Judas ; l’apôtre qui renie le Christ n’est pas son apôtre, il est saint Pierre ; le socialiste, le révolutionnaire qui conspire en politiquant, n’est pas un révolutionnaire, un socialiste, il est un conservateur de l’ordre de choses actuelles ; en faisant de la politique, il la perpétue.

    Ce n’est pas en voilant la lumière qu’on la répand.

    La lumière qui se cache n’est pas la lumière, elle est l’obscurité.

    Et ce n’est pas l’obscurité qui produit les révolutions sociales, c’est la lumière.

    Et il ne suffit pas que la lumière soit, il faut encore qu’elle rayonne.

    L’Humanité n’a pas besoin de visière sur sa vue ; la lumière n’a pas besoin d’abat-jour sur sa flamme : il est trop facile de transformer la visière en bandeau, l’abat-jour en éteignoir.

    L’Humanité n’est pas de la nature des hiboux, mais de celle des aigles. Elle n’est point faite pour clignoter éternellement de l’idée, comme des yeux devant les hautes et sociales clartés, pour loucher àl’appel des rampantes et politiques ténèbres ; mais, bien au contraire, pour regarder la vérité, la lumière en face, paupière levée et àprunelle nue !"

    « Ce mot [de République] n’a jamais apporté dans le passé, comme dans le présent, que des monstruosités sociales, un assemblage de maîtres et d’esclaves, de citoyens et d’ilotes, de bourgeois et de prolétaires. Dans pareille République, c’est le public qui a toujours été la chose gouvernée par les Grecs. »
    « Ã‰galité, Fraternité, (donc) Liberté. » (devise républicaine est transformée)
    « Allons les manieurs d’outils, allons les porteurs de blouse, formons nos bataillons, marchons sous la bannière du progrès social, traçons vers l’avenir un lumineux sillon. Allons, allons, bas les impures vanités, ces distinctions de la décadence, ces hochets de légions de mercenaires ! Haut le sublime Orgueil, cette vertu de la vraie Grandeur, cet attribut du droit et du génie humain. » (La Marseillaise rénovée)

    « Pour célébrer dignement la mémoire de nos devanciers, mieux vaudrait (...) fêter les dates anniversaires des grandes découvertes : celle du mouve-ment de la terre par Galilée, de l’Amérique par Colomb, de l’imprimerie par Gutenberg, de l’attraction par Newton, Saint-Simon et Fourier, de la vapeur par Salomon de Caus, Papin et Fulton. Ou encore, parmi les annales popu-laires, les jours d’insurrection vraiment révolutionnaire et sociale : la révolte des esclaves de Rome, la Jacquerie, Juin 1848. Il faut décapiter sur nos lèvres comme dans nos cœurs, l’amour sacré de la patrie, nous, les enfants de l’Humanité. »

      7 avril 1859
    « si l’on veut prendre au sérieux le mot de salut public, c’est [...] d’évincer le plus possible de la société l’autorité gouvernementale elle-même. »
    « La multitude haletante
    Voit un astre suivre son cours
    Dans la tourmente :
    C’est l’étoile resplendissante,
    La Marianne, mes amours. »
    (Marianne mes amours)
  • Lettre àPierre Vésinier [1861]

    mai 1857 De l’être-humain mâle et femelle. Lettre àP.J. Proudhon

  • P.-S.

    Les repères bibliographiques et citations proviennent essentiellement de l’article de Nicole Riffaut-Perrot A la recherche d’une patrie des droits de l’homme : Joseph Déjacque, prolétaire anarchiste, ainsi que du site woueb joseph.dejacque.free.fr

    Non non ! il ne s’agit pas de notre Nicole ;-) mais elle risque de jubiller en découvrant Joseph Déjacque..

    au sujet de joseph dejacque

    JOSEPH DEJACQUE, AUX BARRICADES DE L’EXIL ou L’HOMMAGE àl’OUVRIER GOUJON, rapporté par Gustave Lefrançais dans ses Mémoires révolutionnaires (format pdf)

    bio sur wiki

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