23 réfugiés détenus depuis 2 mois au poste de police de Néa Ionia. Cela passera-t-il encore en douce ?
Au milieu du mois d’aoà »t un nouveau « bateau  », le 5ème en tout, a accosté sur les rivages de Trikeri en Magnésie [1]. 23 réfugiés (11 Chinois, 8 Chinoises et 4 afghans) « ont débarqué  » des filets des passeurs pour une région paisible et qui leur était totalement inconnue. Là , ils ont été arrêtés par la police locale puis ont été conduits aux maisons d’arrêt du poste de police de Néa Ionia de Volos [2]. A ce jour, ils y sont toujours écroués. Peut-être n’ont-ils pas eu le même funeste destin que d’autres (25 réfugiés noyés à Évros début septembre ! - 49 durant les derniers quatre ans), ils se trouvent cependant détenus dans les geôles de la police. La détention y est limitée légalement à trois mois, délai « nécessaire  » pour que soit examiné leur demande d’asile politique.
L’Etat grec, dans son rôle de garde-frontières de l’union européenne, suit à la lettre les ordres concernant la configuration de la forteresse Europe. Rappelons que la Grèce est la première étape des réfugiés venant des pays d’Asie (au quotidien incertain et aux énormes difficultés politiques) vers des pays du « paradis européen  ». Les politiques suivies sont peu ou prou connues :
• Plus grande surveillance des frontières, arrestations (40.000 les derniers trois ans), multiples assassinats irrésolus et disparitions. Les passeurs, dont la part de responsabilité est évidente, continuent sans embà »ches leur travail.
• Emprisonnement des réfugiés jusqu’à ce que soit examinée la demande d’asile politique. Durant ce temps, ils sont gardés par des policiers armés comme les criminels de droit commun, soit aux maisons d’arrêt, soit dans des espaces spécialement aménagés (camps de concentration conviendrait mieux à leur description) sans aucune infrastructure et assorti de privation des droits élémentaires.
• Rejet de la majorité des demandes d’asile politique (désormais seulement 1% est accepté par an), même dans des pays connaissant une situation de guerre (p.ex. Irak, Afghanistan).
• Propagande systématique des médias et de la raison politique souveraine, où à bon escient l’ensemble des réfugiés et des immigrés est confondu avec l’ensemble des actions pénales ; ils deviennent ainsi les responsables des pourcentages élevés de chômage, indignes de confiance, le miasme de la pureté grecque.
Dans un climat de secret à caractère pathologique émanant des autorités locales et des médias, les 23 réfugiés ont été transportés aux maisons d’arrêt de Néa Ionia, afin que se maintienne le (non)paisible sommeil de la ville.
T’es-tu demandé pourquoi ?
Leur unique choix : être entassés depuis 2 mois dans 4 cellules, sans avoir le droit de marcher (le manque d’espace en serait la raison), sans aucune possibilité pour leur hygiène individuel.
Tu voudrais être à leur place ?
Nous exigeons :
• la fin de leur inadmissible détention
• l’octroi immédiat de cartes roses [3] aux 23 réfugiés
• la résolution définitive de la question du séjour provisoire des réfugiés grâce à la création d’un centre d’accueil [4]
• l’asile politique et légalisation pour tous les réfugiés sans conditions
Les visites au poste de police de Néa Ionia sont autorisées quotidiennement pour tout le monde entre 17 et 18h. Une petite aide matérielle (savons, papiers de toilette, produits hygiéniques, cartes de téléphone, lait, etc.) et un peu de soutien et de solidarité leur facilitera leur traitement de détention.
« en commun  », espace de contestation et de pratique sociales