intersiderale - διαστρική
Accueil du site > en français > du gran’soir au p’tit matin > Ouverture d’un nouveau lieu autogéré à Liège

Ouverture d’un nouveau lieu autogéré àLiège

samedi 21 juin 2003, par intersiderale

Ouverture d’un nouveau lieu autogéré en zone démilitarisée.

Cité ardente, 21ème siècle. La misère ne s’étale pas partout, de moins en moins dans le centre-ville. Elle n’a pas cessé d’exister pour autant, notamment en périphérie. De plus, les projets de rénovation des quartiers ne semblent pas toujours correspondre aux besoins exprimés par leurs habitants et la mise en vente au profit du privé de nombreuses friches industrielles ou d’habitations ne va rien arranger.

Nous sommes des citoyens actifs vivants àLiège. Confrontés au manque de locaux communautaires, aux prix élevés des loyers, nous travaillons depuis plusieurs mois- au travers de diverses expériences d’occupations- àfaire entendre notre voix. Non seulement, ces occupations correspondent àde nombreux désirs mais, en plus, elles ont démontré leur intérêt et leur utilité comme moyens d’intégration dans un tissu urbain que nous essayons de repenser et reconstruire. Le soutien réel et actif du voisinage, des associations de quartier, et, plus largement du public témoigne de notre faculté àpartager nos expériences, àfaire vivre des rencontres tant locales qu’au-delàdes frontières (artistes, voyageurs,... )

droit au logement différent

Le droit au logement est une donnée importante pour comprendre notre démarche, même si elle n’est pas la plus importante. Si, pour certains, se loger est un impératif, ce que nous cherchons est aussi et surtout une configuration qui nous permette d’expérimenter de nouvelles formes de vie en collectivité. Une occupation est donc une façon de dénoncer le manque de logements àprix abordables et de palier àl’hégémonie des structures classiques d’habitation (par exemple les maisons uni-familiales, les blocs àappartements ou les studios.

activités, échanges, gratuité

Nous ne sommes pas subventionnés et notre volonté d’ouverture au partage des savoirs et àla gratuité nous oblige ànous munir de vastes espaces que nous sommes incapables de financer directement, c’est-à-dire avec un loyer. Pourtant, par le nombre d’activités exercées dans ces lieux occupés, ouverts et autogérés, nous participons àune économie sociale ainsi qu’àune économie de quartier. Dans ce contexte, nous réfutons l’idée qu’une occupation soit du "parasitisme".

Une double dynamique pédagogique porte les activités que nous voulons développer. D’une part la pratique de la gratuité, parce que l’accès àla culture et àl’éducation est souvent limité par le manque d’argent ; d’autre part, la pratique de l’échange qui, en développant la participation de l’autre, transforme le consommateur passif en acteur. Ciné-club de quartier, table d’hôtes, média-center, cybercafé libre, théâtre, musique, danse, ateliers divers pour artistes, expositions, magasin gratuit, bibliothèque nomade... sont autant d’activités socioculturelles avec une vocation pédagogique que nous soutenons et voulons développer.

Bail précaire

Bien que désirant dénoncer la politique de "mise en friche forcée", nous sommes conscients que l’abandon de certains bâtiments n’est pas obligatoirement le fruit de la spéculation immobilière. Nous nous inscrivons dans une logique d’entretien et de maintenance d’un lieu en vue d’un bail précaire. Un bail qui nous permettrait d’exercer en toute quiétude nos activités sans devoir redouter l’arrivée de la police. En effet, de récentes occupations ont été confrontées àdes visites policières et àdes suites judiciaires, bien qu’il existe àLiège une tolérance de la part des autorités communales.

C’est pourquoi nous demandons l’ouverture d’un débat en vue de développer nos projets sur le long terme. Entretenir, faire vivre un bâtiment suffit pour qu’il ne se détériore plus, en tout cas moins. Une occupation de ce genre n’est pas incompatible avec une négociation entre un propriétaire et les occupants. Au contraire, c’est ce que nous cherchons. Un bail précaire peut donner lieu àun projet de rénovation, notre force de travail et nos compétences mises en commun pourraient faire office de loyer...

C’est pourquoi nous avons décidé d’ouvrir le bâtiment ce we, notre service juridique est mandaté pour ouvrir le dialogue àpartir de lundi avec les autorités communales, puisque la ville de Liège est notre nouveau propriétaire.

A bon entendeur, salut.

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0