Nous, travailleur.se.s avec ou sans papiers, collectionneur.se.s de CDI, stagiaires, jonglant avec les temps partiels et jongleurs à temps partiel, intérimaires, intermittent.e.s, étudiant.e.s, apprenti.e.s, cohabitant.e.s, chômeur-se-s sanctionné.e.s, contorsionnistes du black, des chèques alpem et des titres services, indépendant.e.s complémentaires, flexibles par choix ou par contrainte, nomades par envie ou par nécessité, chercheur-se-s atypiques ou dans la dèche, artistes avec ou sans statut, évadé.e.s de l’emploi à vie et refuzniks du salariat, bénévoles et activistes au sein de projets collectifs, squatteur-se-s et autres spécialistes de la réappropriation des espaces publics et privés...
Nous, nouvelles réalités sociales européennes, au coeur du processus de création des richesses, mais invisibles aux yeux des pouvoirs...
Ce 1er Mai nous montrerons nos existences et notre dissidence...
En réclamant la rue, nous réclamons tout. Toutes nos envies, toutes nos vies...
Nous réclamons de nouveaux droits européens libérés de toute logique marchande :
le droit de nous loger et de nous nourrir décemment ;
le droit à un environnement sain, à des transports propres et accessibles à tou.te.s, le droit au vélo en ville sans peurs ;
le droit de produire et d’accéder à une information, un enseignement et une culture diversifiées ;
le droit d’échanger librement des savoirs et des données ; le droit d’accès aux soins de santé que nous choisissons ;
le droit d’accès à l’eau et aux énergies propres ;
le droit de nous déplacer et de nous installer librement ;
le droit de fonder des « familles  » et associations qui nous ressemblent ;
le droit de participer à la vie de la cité, de créer de nouveaux espaces publics et de nouvelles manières de vivre en société...
Et plein d’autres encore à inventer !
Nous osons affirmer la nécessité absolue d’un engagement collectif vers un processus de décroissance soutenable.
Nous osons nous battre pour la liberté de circulation des hommes et des femmes partout sur la Terre, et n’accepterons jamais qu’on enferme ou déclare « illégaux  » des humains en fonction de leur couleur ou origine.
Nous osons refuser les logiques prohibitionnistes — que ce soit en matière d’usages de drogues, de pratiques culturelles, sociales ou d’orientations sexuelles — tout comme nous refusons d’être contrôlés, filmés, fichés, aliénés.
Nous osons réclamer le droit à un revenu continu et inconditionnel, non comme une aumône ou une assistance, mais comme une juste redistribution des richesses que nous créons.
Nous osons donner corps par nos pratiques à un nouveau système social plus horizontal et démocratique, où l’immatériel, le service, l’affectif, le travail flexible ne sont pas sujets à l’exploitation et au chantage. Nous osons tout ça, et nous avons des dents pour mordre et crier.
Pour tout cela, retrouvez-nous ce 1er mai pour un cortège carnavalesque et politique, ouvert et multiple. Avec nos rêves, nos slogans, nos réalisations, nos déguisements, nos musiques et nos tripes... dans une rage joyeuse contre l’exclusion, créons pour quelques heures un espace d’utopies et de plaisirs !
En rose, en rouge, en noir, en vert et contre tout, le 1er mai, à Liège comme dans 20 autres villes européennes, nous ferons sa fête au travail !
Rendez-vous à 14h aux abords de la gare des Guillemins...
NO BORDER NO NATION STOP DEPORTATION !
RECLAIM FLEXICURITY NOT FLEXPLOITATION !
MayDay ! MayDay ! MayDay !