Six semaines et quelque avant...
Des étudiants et des habitants de Volos décidèrent en commun de s’approprier un espace de l’université et de la ville afin d’y revendiquer collectivement leurs désirs d’expression libre, de participation, d’autogestion et de création.
Nous savions déjà que certains n’apprécieraient pas ce type d’initiative.
Nous prenions un espace que le marché et la négligence des institutions avaient condamné à l’abandon, bien qu’il représente un morceau de l’histoire de la ville.
Nous lui redonnions vie grâce à nos volontés responsables et malgré de nombreuses entraves.
Nous transformions une ruine en un espace ouvert à quiconque voudrait s’y exprimer en dehors des restrictions formelles de l’époque.
Ce que nous ne savions pas était que la réaction la plus vive viendrait de l’UNIVERSITE et de son ADMINISTRATION RECTORALE, et non d’habitants de Volos ou de la police.
Six semaines et quelque après...
NOUS DENONCONS :
- Le recteur Bayiatis (Μπαγιάτης) de ΠΘ (université de Thessalie) qui a violé l’asile universitaire : en accord avec ses déclarations au « Τύπο » (journal local), il a donné l’ordre au ΔΕΗ (compagnie d’électricité) de couper immédiatement la distribution de courant et ce sans nous avertir. Cependant, le directeur du ΔΕΗ l’a démenti à « Η Θεσσαλία » (journal local) et a déclaré que ses employés n’avaient rien à voir avec cet incident.
- Un VANDALISME VICIEUX : démolissant la paroi en bois séparant notre lieu du reste du bâtiment, un ou des individus se sont introduit à l’intérieur de l’occupation pour saboter le tableau électrique en laissant des fils dénudés saillants et chargés de courant triphasique. Cela a ainsi mis en péril l’intégrité physique de deux des occupants du Matsaggos.
POURQUOI VEULENT-ILS NOUS JETER DEHORS ?
Pour des questions de stabilité du bâtiment ?
En 1997, le service technique de l’université a jugé le bâtiment insuffisamment stable et donc impropre à toute utilisation. Toutefois, après avoir fait un appel d’offre, le vice-recteur Μπαγιάτης a permis le fonctionnement du centre estudiantin dans ce bâtiment (ancienne fabrique de tabac Matsaggos). Cette situation a perdurée jusqu’au début 2001, quant à nouveau le service technique a jugé le bâtiment insalubre. Comme aucuns travaux d’ensemble ne prouvent l’instabilité du bâtiment et que tout est basé sur de simples combines, nous pouvons supposer qu’il s’agit de spéculations ? De secrets marchands ? De magouilles ?
NOTRE REPONSE A L’UNIVERSITE :
Nous sommes entré et avons donné vie à un espace qui doucement disparaît de la mémoire de tous bien qu’il soit d’une grande valeur historique. Vous êtes responsables de cet oubli. Bien que vous puissiez valoriser le lieu, non seulement vous n’en prenez pas soin, mais en plus vous contrecarrez ceux qui le font.
L’occupation Matsaggos fonctionne et continuera à fonctionner comme un lieu de création et d’auto-organisation. Déjà , la station radiophonique libre a avancé et nous avons organisé une série de manifestations diverses comme des débats, des projections de films, des concerts, etc. Grâce au travail collectif, le lieu change de forme et avec lui nous changeons aussi. Cela nous convainc d’avoir raison et nous donne la force de persévérer, tout en espérant que la solidarité et la participation de l’ensemble des communautés de la ville seront de plus en plus fortes. Nous continuons à penser que notre occupation dépend de notre force et de notre solidarité, et non d’attaques extérieures, lesquelles sont naïves comme celles qui peut-être sont en train de se planifier.
NOUS CONTINUONS A APPRENDRE QU’ENSEMBLE NOUS POUVONS FAIRE TOUT
