La section de Liège du Parti Communiste s’adresse aux travailleurs de la Ville et du CPAS de Liège
Chères Camarades, Chers Camarades,
Vous savez que les prochaines élections communales vont se révéler d’une grande importance pour le futur.
Les nombreuses réformes envisagées par l’actuel gouvernement marquent, en effet, une "droitisation"dont monsieur Reynders se félicite à haute voix. Son but et celui de bien d’autres d’ailleurs est donc d’encore amoindrir les dépenses publiques et forcément de s’en prendre à l’emploi ainsi qu’au salaire des agents concernés.
La volonté des décideurs locaux est-elle tellement différente ?
A Liège, il est bon de rappeler les grandes saignées qui se sont produites depuis les évènements des années 1980. A la Ville, le nombre d’agents employés a été divisé par deux. Certes, il faut tenir compte du service d’incendie devenu une intercommunale, mais celle-ci a été amputée de quelques 200 agents. La police, devenue autonome, devrait par contre occuper plus d’agents. Néanmoins, la mutation des corps de police au niveau local a pour résultat de diminuer la police de proximité au profit d’une augmentation de la répression. La totalité des hôpitaux du CPAS a été intercommunalisée et le rôle du CPAS se réduit à gérer la misère croissante dans notre cité.
Au niveau salarial tous les agents de l’époque avaient subi des pertes de 20 à 40% par amputation ou arrêt de promotions. Depuis la reprise de la dette par la Région wallonne ce point tend à être corrigé mais de nombreuses personnes continuent à être lésées en matière de promotion ou de nomination.
Contrairement à certaines déclarations d’élus la dotation à Liège du Fonds des communes est passée, convertie en francs constants (indice 1974), de 79 millions d’euros en 1977 à 39,4 millions en 2010, donc une diminution réelle de 50%.
Des décisions récentes devraient être positives ! Mais ?
En date du 1/7/2012, la Ville a procédé à la nomination de plusieurs centaines d’agents de toute catégorie et de tout niveau. Il est curieux, bien que le parallélisme soit obligatoire, que le CPAS n’ait rien entrepris de semblable. Les nominations, acceptées par la tutelle de la Région wallonne, concernaient au maximum la moitié des emplois du cadre et 50% de chaque grade.
A l’heure actuelle, il serait encore possible de nommer 105 "lauréats" dits intégrés. Néanmoins, il faut savoir que la procédure employée est illégale, pour diverses raisons.
1. Un appel public ouvert aux citoyens belges ou de l’Union européenne est obligatoire avant de procéder à des nominations. Cela permet, notamment, à des agents de grades inférieurs d’envisager, en cas de réussite, une affectation dans un grade supérieur et forcément une augmentation salariale qui pourrait parfois s’avérer importante.
2. Le rappel en service des agents en disponibilité volontaire (mesure de 1989) de la Ville et du CPAS est obligatoire dans tous les emplois visés par un appel public ou interne de promotion. Rien n’a été fait !
3. Aucune promotion interne (légale celle-là ) n’a été envisagée bien que les emplois vacants soient nombreux. Par exemple : chez les administratifs Niveau C, sous-chef, chef administratif etc. Niveau A, chef de bureau, chef de division, directeur. Chez les ouvriers : Niveau C, brigadier et agent d’entretien, contremaître et agent d’entretien et contremaître en chef. Il en est de même parmi le personnel technique des bibliothèques et spécifique.
4. Les vices de formes les plus importants concernent les nominations dans le Niveau A qui devraient ne concerner que des universitaires ou assimilés en cas d’engagement statutaire. Or, soit des dénominations d’emplois ont été créées de toute pièce pour certains privilégiés ou d’autres concernent des barèmes ou fonctions uniquement accessibles par promotion interne.
5. Chez les ouvriers, des personnes engagées depuis plus de 30 ans et "lauréates" d’épreuves sont restées sur le carreau. Elles avaient d’ailleurs déjà été oubliées lors des dernières nominations en 1982 avant les crises liégeoises et les Ukases imposées aux travailleurs.
6. Il est vraisemblable que plusieurs agents lésés par ces décisions ont introduit des recours à divers niveaux (Région, Conseil d’Etat…).
7. Il faut savoir que la Région wallonne et singulièrement le ministre responsable sont complices de cet imbroglio.
Examinons d’autres curiosités !
Le cadre approuvé du personnel communal est de 2899 agents. Auparavant, un organigramme des services indiquait le nombre d’agents et leur grade à l’intérieur de chaque département, et dans les services ouvriers le nombre d’agents par métier.
Un tel organigramme ayant disparu, le risque de nouvelles privatisations de services à la population ou destinés aux travaux internes de l’administration est réel. Le passé a pourtant prouvé que les abandons de services à des firmes privées génèrent par comparaison moins d’emplois, coà »tent plus cher et sont souvent mal remplis. Citons pour mémoire : le pavage, l’enlèvement des immondices à la Ville et les services industriels au CPAS.
Bien sà »r, si le travail est mal exécuté, les responsables pourront toujours dire : "c’est pas ma faute, c’est l’autre !"
Par rapport à ceci, qu’en est-il au CPAS de Liège ?
Rappelons qu’il n’a pas été concerné par les nouvelles nominations et pourtant si le cadre du personnel est d’environ 1000 agents, 400 auraient pu connaître une même aventure puisque seule une petite centaine est statutaire.
Puisque la volonté de l’Europe néolibérale et ultracapitaliste est de réduire drastiquement la fonction publique et de privatiser tout ce qui est rentable, cela explique beaucoup de choses. Dans ce cadre, les anciens hôpitaux du CPAS aujourd’hui intercommunalisés pourraient être avalés par le secteur privé !
Ensuite, chez nous, l’intégration pure et simple des CPAS à l’intérieur des services communaux imprègne la pensée de nombreux décideurs locaux, ce qui provoquerait à coup sà »r de nouvelles pertes d’emplois.
Comique, si on ose dire, alors que l’essentiel des questions que cherchent à résoudre de nombreux agents est la réinsertion de personnes éjectées du chômage, ensuite de leur procurer un minimum d’allocations puis éventuellement leur trouver un emploi (Art.60), jusqu’à récupérer le droit au chômage et enfin attendre que le cycle recommence.
Et que dire de l’accompagnement de personnes secourues, de plus en plus nombreuses, qui s’enfoncent faute de perspective dans l’alcool, la drogue et parfois pire.
Conclusion
Ce tableau est certes d’un pessimisme prononcé, mais il n’est qu’un simple reflet d’une réalité engendrée par les plans d’assainissement qu’ont subi ces deux administrations depuis 30 ans.
Ajoutons les exigences européennes avalisées par les différents gouvernements nationaux qui consacrent la "faillite" des services publics responsables des pertes drastiques d’emplois et de la paupérisation galopante de pans entiers de la population.
C’est ce courant ultra capitaliste qu’il s’agit de renverser pour revenir à une volonté progressiste et véritablement de gauche assurant un pouvoir d’achat plus que décent et une sécurité sociale digne de ce nom tant en matière de santé, d’emplois que de retraites.
Remarquons que sur ce point, les retraites des services publics qui bénéficient d’un calcul plus favorable arraché après la guerre par les syndicats des services publics composés à l’époque de nombreux responsables de la gauche radicale est attaqué de toute part.
C’est dans ce sens que le Parti Communiste a décidé de se présenter sur des listes du PTB+ dans diverses communes (Liège, Seraing, Herstal, Saint-Nicolas), ainsi qu’à la Province.
Aussi, sachez que sur la liste liégeoise du PTB+ conduite par Raoul Hedebouw, le premier candidat communiste Denis Hannay se situe à la 4è place et qu’avec ses camarades, il espère sièger au conseil communal afin de mieux faire entendre une véritable parole de gauche. Il est également candidat à la Province.