La précarité est aujourd’hui en europe la condition de vie et de travail la plus répandue. Qu’elle soit choisie ou subie, la précarité est une condition généralisée ressentie par une majorité de gens. Les précaires sont actuellement au centre du processus de production de richesses.[ EMD 2005 ]
Travailleurs/euses flexibles et temporaires, migrant-e-s sans papiers, étudiant-e-s, intermittent-e-s, intérimaires, chercheurs/euses, licencié-e-s ou employé-e-s rompu-e-s au temps partiel, salarié-e-s à l’emploi discontinu, artistes sans statut, chômeurs/euses volontaires ou non, stagiaires, travailleurs/euses du sexe, parfois tout cela en même temps. Nous sommes la nouvelle réalité du travail européen, nos vies expriment la généralisation de la précarité et des nouvelles formes d’exploitation. Nous sommes au centre du processus de production de richesses et malgré cela nous sommes invisibles aux yeux du pouvoir, nous n’avons ni poids ni avenir dans les formes traditionnelles de représentation politique et sociale.[ EMD 2006 ]
Parce qu’aujourd’hui le travail est indissociable de la précarité, de la flexibilité, des licenciements et des plans d’activation des allocations sociales.
Parce que les mots d’ordre syndicaux des défilés et fêtes du 1er Mai restent figés dans des logiques défensives et nationales de préservation d’acquis sociaux inadaptés à nos nouvelles réalités de vie.
Parce que l’illusion productiviste du plein-emploi n’est qu’un rejeton du mythe suicidaire de la croissance.
Parce que le libéralisme est liberticide et qu’il s’insinue partout, parce qu’il détruit peu à peu toute idée de service public, parce qu’il cherche à coloniser nos esprits par tous les moyens, parce qu’il détruit un par un nos droits et nos modes de vies.
Parce que les déplacements de population sont naturels, et que les barbelés, les uniformes et les camps de l’Europe-forteresse méprisent et assassinent des milliers d’hommes, femmes et enfants chaque année.
Ce 1er Mai nous envahirons l’espace public dans un nouvel élan coloré, multi-forme et radical.[ EMD 2007 ]